mercredi 15 septembre 2010

La conscience ou le quart de seconde fatidique

C'est un retour pour moi après un long silence, une longue marche et quelques embrassades amicales. Le partage et la convivialité furent forts appréciés. En chemin, j'ai pu prendre le temps du recueillement intérieur et du regard projeté sur moi. Il est salutaire de prendre du recul et d'apprécier la distance sur les évènements. Ce regard devrait être une prophylaxie émotionnelle accessible à tous, pour un mieux être personnel au présent. Or, le regard que l'on porte sur soi, n'est qu'un reflet de notre conscience contemporaine identifiée à notre rôle social, professionnel ou familial qui renforcerait plutôt la conscience de notre ego.

A peine 1% des activités cognitives de notre cerveau concerne notre conscient.
Les 99 autres sont de l'ordre de l'autonome et de l'inconscient. Toutes réflexions sur la composition de notre Moi, n'interroge que ce Moi, sans aller visiter les profondeurs de l'inconscient. Grâce aux récentes découvertes neuro-scientifiques et aux IRMF ( Imagerie par Résonance Magnétique Fonctionnelle), nous avons la confirmation que nos comportements, nos instincts et donc nos réactions sont dues à la structure tri-unique de notre cerveau humain. Notre conscience joue un rôle inexistant dans nos réactions. Elle conditionne l'action créatrice et à un niveau supérieur, l'action de l'action que j'appelle la "cré-action".

Explication
La première des informations transmises à notre cerveau passe d'abord par notre cerveau reptilien autonome, garant de la survie ( 650 millions d'années). Il a 3 fonctions essentielles pour se garder en vie:
1. consommer (air, eau, nourriture)
2. assurer sa sécurité et garder son territoire
3. copuler ( reproduction de l'espèce)
C'est la raison pour laquelle depuis l'origine, vous ne décidez pas de respirer, d'avoir faim, d'avoir peur, ou d'une pulsion sexuelle. Le deuxième type d'informations transmises se fera sur l'expérience durant les évènements de l'apprentissage par des prises de risque pendant l'enfance, ou l'adolescence. Les résultats et les sensations de ceux-ci, bons ou mauvais, plaisir ou déplaisir, passeront par le cerveau limbique (50 millions d'années) ou cerveau émotionnel. Tous les grands mammifères en sont dotés. Il est le centre de l'inconscient, relayé au second plan, selon la thèse créationniste, nous léguant encore suffisamment de traces aliénantes dans nos systèmes socio-culturel conventionnels. Ce cerveau émotionnel agit aussi de façon autonome. Il stockera l'expérience acquise bonne ou mauvaise sous forme de résidus dans un petit appendice appelé amygdale chez les mammifères évolués dont l'espèce humaine. Toute information vitale pour l'équilibre de l'homme (danger, stress, plaisir, envies, ...) va être interprétée d'abord par ces deux cerveaux (reptilien, limbique), pour produire une action archaïque mais déterminante face à la situation. Par exemple, en situation de danger, ou de stress, tout le corps, sous l'effet de l'adrénaline (hormone produite par le limbique), sera mobilisé rapidement pour fuir, se défendre ou attaquer. Un afflux de sang alimentera en surplus le coeur pour transporter l'oxygène en plus grande quantité. Il se mettra à battre plus vite. Les poumons se gonfleront pour capter davantage d'air en cas de lutte ou de fuite. Les sens seront activés et décuplés pour enclencher une nouvelle acuité d'éveil, les pupilles se dilateront, les narines se gonfleront, le système auditif sera à l'affût, etc. Vous êtes en alerte maximum pour vaincre le danger et rétablir votre équilibre menacé. Pendant toutes ces actions (plutôt réactions) notre troisième cerveau, le néo-cortex chez nous les humains, (2,5 millions d'années) celui qui nous distingue de l'espèce animal et doit nous élever par notre conscience, notre puissance rationnelle, notre créativité, lui n'est toujours pas renseigné sur et activé par l'information que les deux autres ont déjà assimilés ... Ce néo cortex, bien qu'il soit notre conscience, notre capacité de raisonnement et que nous en faisons outrancièrement référence, nous lui donnons une place si importante pour démontrer notre quotient d'intelligence puisqu'il justifie nos diplômes, notre position sociale, notre salaire et notre compte en banque, ce cortex n'est pas autonome pour élaborer une stratégie. Il dépend des informations que détient le limbique. Toute action créatrice du néo-cortex sera élaborée à partir de l'amygdale et de sa mémoire. La conscience passera à l'action que si elle a un objectif clairement défini, repérable et mesurable. C'est sa fonction et ça lui prend plus de temps à élaborer. C'est justement, l'amygdale comme indiquée ci-dessus, qui enverra l'information à ce cortex pour décider d'une action créatrice à construire alors que la réaction sera déjà en cours, voire terminée avec les effets et conséquences que cala peut supposer. Il va donc se passer au moins 1/4 de seconde de décalage entre la réaction salvatrice ou sacrilège et l'action créative et raisonnée. Ce quart de seconde change toute la destinée de l'espèce humaine prise au piège de ses émotions avant de pouvoir agir de façon ordonnée et bienveillante. Dans vos habitudes émotionnelles négatives, perturbatrices et destructrices de vie familiale ou sociale, comme l'abandon, la privation affective, la soumission, la défiance, la dévalorisation, l'exclusion, l'échec, la vulnérabilité, le perfectionnisme, le sentiment d'exception ou les syndromes multiples, vous ne pouvez pas commander à votre coeur de ne pas s'emballer, comme à votre estomac de ne pas se nouer, à votre gorge de ne pas se serrer, à votre corps de ne pas transpirer, à vos yeux de ne pas pleurer, à la peur de ne pas intervenir. Vous sombrez, malheureusement dépassés par la puissance de l'inconscient dans des sentiments de colère, de honte, de tristesse, d'impuissance, de haine, de fureur, d'angoisse, de manque de confiance en soi, de culpabilité, de timidité ou de pulsion de mort. Ces schémas comportementaux ou raccourcis cérébraux aux quels vous vous êtes identifiés, vous rappellent à tous une expérience négative de votre enfance, ou de votre parcours de vie stockée par l'amygdale. A chaque situation du même aspect, elle vous rappellera l'infortune et elle réagira selon les mêmes modèles qu'auparavant. Toute l'intelligence supposément supérieure de l'homme puisque rationnelle et exigée se trouve court-circuitée et piégée dans ce quart de seconde. Cet espace temps transforme la relation à soi comme celle avec les autres en enfer, aboutissant à la dépression ou à l'anxiété comme au conflit, à la guerre, au divorce, à l'incompréhension et à l'irréparable. Vous ne pouvez pas changer l'ordre établi, mais vous pouvez admettre et accepter cette situation de domination temporelle et l'observer dans ses effets dans le moment présent. Ensuite, et avec beaucoup de discipline, vous pouvez entrainer grâce à votre pouvoir créateur et rationnel à progressivement vous offrir d'autres actions, un nouvel éveil et une nouvelle conscience émotionnelle. Vous pourrez ainsi contribuer à faire augmenter le 1% des activités cognitives de votre conscience.

Processus
La preuve formelle et incontestée de ce quart de seconde par les neuro-sciences, nous donne un nouvel espoir. Tout se passe donc dans ce moment décalé mais présent à soi où le corps devient notre GPS émotionnel. Pouvoir repérer ses émotions pour mieux les contrôler, les mettre à jour pour mieux nous en défaire, c'est déjà nous libérer de nos prisons sans mur. Chaque fois que vous sentez une émotion venir roder autour de vous, profitez de la situation pour apprendre à désapprendre vos réflexes aliénés des expériences antérieures. Même si la peur est présente, ne la fuyez pas. Pour apprendre sans peur, vous devez connaître la peur. Une méthode souvent bénéfique est de vous concentrer sur votre respiration et de sentir tous vos mouvements internes. Pour celles et ceux qui savent, vous avez la méditation, l'imagination active ou la pleine conscience. Commencez à vous offrir 5 minutes détachées de tous contextes rationnels, comme la réflexion, le questionnement puis augmentez selon votre rythme. Ainsi vous profiterez pleinement de vous pour vous sentir unifiés, authentiques et naturels. Vous vous réapproprierez vos vrais pouvoirs sur vos valeurs. Plus jamais, vous ne serez seuls. Votre compagnie vous suffira déjà pour vous reconnaître par vous même sans avoir besoin de la reconnaissance extérieure. En vous faisant grandir, vous ferez grandir le monde. Vous deviendrez un véritable leader des temps modernes.

2 commentaires:

  1. Abdelaati.abdelaati1@yahoo.fr28 mars 2011 à 14:01

    Excellent article traitant les trois composants du cerveau humain et leurs fonctionnements. Effectivement ces notions sont la base de tout changement. Il reste bien sure d’utiliser les méthodes adéquates et spécifiques.

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  2. Merci pour ce commentaire. Pour rebondir et compléter, j'ajouterai que le changement se fait par transitions (lire l'article "Changer" suivi de Alexandre Billodeau" ci-dessous dans le blog pour mieux comprendre). Ce sont ces moments où il est important de mettre en pratique "la conscience ou le quart de seconde".
    Voila un début pour désapprendre et passer à apprendre à apprendre.
    Cordialement.
    Germain.

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