mardi 29 décembre 2009

Les bonnes résolutions de début d'année

Qui ne s’est pas souhaité comme tous les ans, dans son huis clos personnel, d’entamer l’année nouvelle avec de bonnes résolutions ? Entre nous, voilà ce qu’on appelle communément « un serpent de mer » ou en langage journalistique « un marronnier » Un peu comme à l’arrivée du printemps, les bons remèdes amaigrissants avant les beaux jours. Ils reviennent chaque année en automatisme. Ça fait vendre paraît-il ! Et bien sûr, comme chaque année toutes ces bonnes résolutions se seront diluées au fil des semaines (trois ou quatre pour les plus téméraires) suivant le jour de l’An. Et de voir arriver le printemps dans les mêmes dispositions que les années précédentes. Et ainsi de suite disait la fourmi obéissante et travailleuse en toute bonne foi.

Au hasard de mes furetages web, il m arrive de lire sur ce sujet des avis sur ce qui serait bon de faire et je ressens souvent derrière ces lectures comme une trop grande certitude laissée par les auteurs. Quelque chose ne passe pas pour moi si je me situe au niveau du lecteur grand public qui recherche des solutions au changement. Je perçois un état de pression voire de culpabilité supplémentaire que les auteurs s’infligent à eux-mêmes et surtout à ceux qu’ils cherchent à orienter en prodiguant leur point de vue pour rester dans les rangs. Pour moi, ces pistes résonnent comme une déclaration à renforcer l’ego et ne tiennent pas compte de la spécificité du lecteur ordinaire vers qui le message est destiné.
Je ne ressens pas la racine authentique des auteurs formulant leurs phrases au travers leur vécu, leurs expériences et surtout honnêtement leurs échecs. Quelles ont été les phases déterminantes pour dépasser leurs limites ? Comment se sont-ils pris pour rectifier leur tendance ?
Alors nous lisons une profusion de conseils sans connaître le pourquoi du succès (s’il y a eu succès !) des formules proposées. Comme si rédiger des recettes pour occuper un terrain médiatique, était la panacée du renouveau applicable à tous avec toujours en subliminal cette forme de domination de la pensée rationnelle contre l’intuitif de la personne où les mots ne représentent uniquement que des directions à suivre.

Malheureusement, dans ce concept des mots, un peu plus de la même chose, c’est toujours un peu plus du même résultat. Ce n’est pas la littérature qui manque sur le sujet du mieux être ou de la guérison de l’âme humaine. Mais voilà, plus il y en a et plus la souffrance humaine devient pesante et plus la solitude empire dans cette société. C’est comme quand vous ouvrez un livre de cuisine et particulièrement à la rubrique l’art de faire son pain. Pour ceux qui s’y sont frottés, c’est la recette la plus simple et la plus basique de toutes (de la farine et de l’eau, des proportions en quantité, des temps de levage et de cuisson à respecter), Vous pouvez suivre la recette mots pour mots et vous identifier au boulanger, ce n’est pas cela qui feront de vous un vrai artisan et surtout sortir du fourneau un vrai pain moelleux à déguster entre amis. Il y a une chimie, une alchimie, une physique, une métaphysique qui opèrent dans toutes choses pour aboutir au résultat d’excellence. C’est cet ensemble qui forme l’expérience patiemment acquise malgré les nombreux échecs rencontrés sur le parcours.
Cette réussite s’inscrit dans un Grand Tout relié à nous, aux autres, aux choses, de cette planète.
De la patience donc, mais pas seulement.

S’il s’agit de plats cuisinés, l’échec n’est pas très grave. Mais là, la matière est humaine et je ne parle pas de votre orgueil ou de votre fierté, si elle en a pris un coup dans l’expérience culinaire précédente ce n’est pas plus mal.

L’analogie est la même qu’avec les recettes de développement personnel apprises quelque part et sommairement mise à jour par des nouvelles références à la Ferriss, Robbins ou Pavlina. Notre lecteur candidat à la réussite pense pouvoir détenir le contrôle global des évènements à venir en voulant imiter ce qui est dit. Il lui suffit de lire ces recettes numériquement dans le bon ordre, de rester studieux et appliqué, de prendre les bonnes résolutions de croire enfin à sa bonne étoile, à son nouveau rôle qu’il s’est fabriqué, de le visualiser, de s’y tenir et l’affaire est dans le sac.
Ben Non !!! C’est ce que j’appelle l’effet placebo ou la méthode Couë. Ça ne marche pas à tous les coups et ça ne dure pas dans le temps !!!
Ces raccourcis de synthèse ne sont que des leurres et des manipulations pour tous les candidats au bonheur, au travers lesquels ils continueront désespérément à s’identifier et à s’accrocher au modèle.
C’est sûr, dans cette entreprise de transformation de soi, la sage patience de l’attente n’y suffira pas, il faut autre chose. Il faut agir, sans cela point de salut en retour. Mais surtout ne pas confondre, action et gesticulation.
Alors, notre candidat va se mettre à penser son action. Plus il va penser son action, plus il va activer son mécanisme mental. Plus celui-ci est activé, plus il va se sentir mal à l’aise avec sa vision. Il va installer en lui un dialogue avec sa petite voix intérieure qui deviendra régulier et perpétuel, débarquant souvent par surprise avec des phrases assassinent pour le détourner de ses ambitions. Au fur et à mesure et très vite son « action penser » associée à ses démons va devenir insupportable pour finir en réaction. Dans le moins spectaculaire des cas, il réagira sobrement sur lui en refoulant, mais avec le temps, il actionnera maladies, dépression, angoisses,…. Dans le pire, en le défoulant sur son entourage immédiat, il passera des actes de violences verbales ou physiques et se mettra en rupture du lien familial, professionnel ou social, ….

Par exemple, prenez le cas d’un hyperactif, genre cadre dirigeant voulant s’imposer avec sa force de l’âge, jeune ou vieille et sa force de vente (à l’inverse, vous pouvez tout aussi bien prendre un timide, le concept s’appliquera) qui voudrait se concentrer sur ses bonnes résolutions et devenir encore plus leader. Sa détermination volontaire, acquise au travers ses cultures universitaires, professionnelles et corporatives, doit lui être profitable en retour. Il va comme chaque année projeter son objectif de réussite, investit des bons conseils glanés ici ou là et démontré qu’il sait avec peut-être en plus cette fois une nouvelle croyance sur la loi de l’attraction vantée par le dernier best seller sur l’empowerment et surtout suréquipé d’un positivisme forcené comme à son image (dents longues et blanches). Son volontarisme, sa détermination, son acharnement sont pourtant légitimes et respectables, en apparences pour tous, mais tant qu’il restera identifié à ces modèles, il sera dans les mêmes écueils et retrouvera très vite l’infortune et la déconvenue sur son chemin.

Alors je vous pose cette question :
ne pensez vous pas que l’action salvatrice pour le mener à la réussite serait peut-être synonyme de Non action ? Ne rien faire et observer ce qui se passe ? Surtout ne pas analyser ? Voilà une bonne résolution !!!
Je pourrai m’arrêter là et vous souhaiter une bonne année ! Mais j’entends en échos votre mental réagir.

Oh lala !!! Mais c’est dangereux ça, ne rien faire !!! Comment je vais obtenir ma promotion ? Cette idée est complètement loufoque et irresponsable.!!!
Mieux vaut être dans une fausse bonne conscience majoritairement représentée et naviguer en eaux troubles que de se différencier de cette masse. Continuer à imiter le modèle. Utiliser son stress soi disant créateur et persister dans la même chose, bla bla bla, etc, etc.
Et c’est la répétition de l’échec.
Où chacun, dans ce système continuera de passer à côté de son pouvoir authentique. Pas celui du pouvoir SUR l’autre, celui du pouvoir POUR l’autre de lui-même, là où son chemin l’appelle.

Voilà ce qui me gène dans ce qui nous est souvent présenté.

Vous pouvez croire qu’il est possible d’échapper aux diktats extérieurs en appliquant des remèdes nouveaux mais vous jouez toujours le même rôle. Si vous suivez tout ce qu’on vous propose de faire, à coup sûr, vous vous préparez à la surchauffe de votre personnalité pour imploser.
Vous avez beau vouloir prendre toutes les bonnes résolutions du monde et faire tous les efforts pour parvenir à échapper au modèle. Il vous rattrape. Dans un cas, vous pensez en être débarrassé et pouvoir agir seul, selon vos propres systèmes, dans l’autre, vous le reproduisez et la spirale du malaise renaît.

Dans cette position, l’ego est renforcé à tous les coups. Il va toujours en redemander car il adore que vous le sollicitiez à ce jeu et aime que vous le remettiez en scène. Et c’est lui qui triomphe. Au lieu de vous servir de lui, c’est lui qui se sert de vous. Voilà la combinaison gagnante du stress et de la culture du toujours plus. Plus de consommation, plus de reconnaissance, plus de notoriété, plus de matériel, plus vite, plus loin, plus grand, plus haut sur le podium, plus d’angoisse, plus de pollution mentale et terrestre et moins de vie à l’intérieur. À ce régime, vous voyez défilé les années, s’épuisé votre beauté et s’évaporé votre bonheur en remettant toujours à plus tard votre essence de vie, dans un futur qui n’existera peut-être jamais pour vous.

La seule bonne résolution qui convienne, n’est pas inscrite dans un livre ou un magazine. Elle ne sortira pas de la rhétorique d’un gourou de la loi de l’attraction ou de la pensée magique et positive. Tout cela n’est que manipulation et identification à des modèles pour se justifier la reconnaissance et l’appartenance au groupe.
Cette seule bonne résolution vous est offerte à la naissance. Mais pour des raisons de dépendance en égard à votre survie à l’état de nourrisson, vous ne pouviez vous appuyer seul sur votre destin. Depuis, bien que vous êtes devenu adulte, la culpabilité et la morale s’en sont mêlées. Vous avez adopté cette voie de bienséance maniérée et surchargée qui ne vous appartient pas et qui ne vous présente aucun avantage dans votre mission de vie mais qui au contraire, vous encombre plutôt.

Vous avez d’abord le devoir de reprendre vos pouvoirs et de sentir en vous ce qui résonne comme vrai, pour vous. Vous serez certainement surpris de constater que tout un tas de petits riens sont souvent générateurs du grand bonheur. Souvenez-vous, dans toutes vos réussites, ces petits riens ont fait la différence, ils vous ont inspiré et ressourcé. Que ces petits riens ne sont pas les fruits des bonnes résolutions puisqu’ils résidaient déjà en vous qu’il suffisait d’en sentir l’énergie et de vous faire confiance. La seule bonne résolution consiste à désapprendre pour apprendre à prendre votre vrai destin en main.

Pour cela, je n’ai pas besoin d’attendre dans une fausse allégresse la venue d’une nouvelle année. Je m’en inspire tous les jours. C’est mon équilibre de vie, ma joie, ma paix et ma grâce pour me ressourcer. Il n’y a pas d’effort à fournir. C’est là et chaque fois qu’il est possible, j’en fais profiter les autres. C’est vrai, nous sommes moins nombreux dans cette quiétude, le paraître fait encore trop souvent école. Devant les apparences, derrière le masque et le personnage qui l’anime comme une mise en scène au théâtre, le corps parle et il se ment en même temps, la blessure et la souffrance restent vives, l’édifice vacille, la vérité éclate car la personne n’est pas présente à ce qui se joue ?

La voie du développement personnel demande un accompagnement pour ne pas se perdre dans des dédales piégeux, parfois dangereux et ne pas s’épuiser dans des efforts maladroits et inutiles. Pourquoi pas un accompagnement par un processus de coaching pour aborder la nouvelle année ? Non pas pour imiter le maître de séance et regarder dans la même direction que lui, mais pour voir plus loin que lui. Il ne pousse rien sous l’ombre des grands arbres.
Voilà mon humble point de vue. Vous possédez en vous vos propres solutions. Faites vous confiance, restez vrai et souriez à la vie car vous êtes la vie. Vous pouvez inspirer plus d’une personne autour de vous de cette façon. Vous distinguez, sans vous distancez des autres.
Je vous offre au plus profond de moi, ce message d’amour et de paix pour 2010.

3 commentaires:

  1. Merci Germain ! C'est un tres bel article que tu nous offres la, ou apparait, je pense, toute ton authenticite. A toi aussi, bonne annee.

    PS : L'article de Libe, que tu as mis en avant sur la barre de gauche, est aussi excellent.

    RépondreSupprimer
  2. Corrigez moi si je me trompe, mais je pense qu'il faut s'amuser dans ce qu'on fait et respecter ses limites. Il ne s'agit pas de faire un métier qui nous dépasse, il faut faire un métier qui nous convient pour éviter l'angoisse de l'errement et la difficulter de lacher prise. Il faut garder du temps pour ses amis et sa famille. Il faut se méfier du jeux de la carotte et du bâton qui pousse les travailleur à rechercher les promotions. Ce peut être un piège. Une promotion implique plus de responsabilité, plus de travail et moins de temps de qualité. À moins d'être extrêment créatif, talentueux et de pouvoir faire beaucoup en peu de temps, il faut se questionner à savoir s'il ne serait pas préférable de refuser une promotion. D'autre part il y a tout le côté utilitaire de notre travail. Qu'est-ce qu'on produit ? Est-ce utilile ou nuisible à la société ? Est-ce débilisant ? Il faut bien se questionner et chercher en soi les réponses à ces questions. C'Est mon humble opinion. J'ai personnellement fait de la chimie, je savais tout mais tout sur rien. Qu'est-ce qu'on apprend à l'école sur l'art de vivre ?

    Jean-Pierre Bouvier

    RépondreSupprimer
  3. L'art de vivre n'est pas rentable selon les critères de la vie rationnelle. Et si ce n'est pas rentable c'est futile. Sauf que le corps inconscient, autonome et plus puissant que le raisonnement, il va engendrer une polarité et se "venger" en fabriquant maladie (mal qui dit", accident ou défaillance. Et là ça devient rentable puisque les systèmes de santé en tire profit. Arrêtons d'alimenter les caisses de l'industrie pharmacologique en reprenant nos pouvoirs et en écoutant les messages de notre corps en santé.

    RépondreSupprimer

Referencement gratuit